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STÉNOPÉS argentiques

Tirages fine art

100 x 130 cm environ

 

SANS OPTIQUE.

Je ne prévois pas. J’explore. Je ne sais rien.

Ma seule constante est la méthode, la technique, le processus, la réaction chimique.

La vie est mon laboratoire.

Je m’y rends à mains nues. Quitte à me blesser ou manquer d’hygiène.

Elle est là ma légende. Et c’est celle-là ma trace. Une brûlure de contact.

Ce que je donne à voir, c’est cette cicatrice.

Un souvenir aux bords indéfinis et à la couleur sale.

Sans optique, ni viseur. Je cadre dans ma tête. Une vue de l’intérieur.

Jamais vraiment certaine que la photo soit faite, que la chose ait eu lieu.

Tant d’images vues, rêvées, jamais élucidées. Tant de révélations après le développement. Temps de lumière, courants de l’air, instants de lucidité.

Avec une boîte de conserve comme appareil photo: c’est 20 secondes au moins, pour prendre seul un cliché. Un nuage passe, tout est changé.

Pénétration d’indices jamais perçues par l’œil.

Photos d’aveugle et vision qui se recouvre au gré de la chimie. J’accouche le papier autant qu’il me féconde.

Par-delà la mémoire de ce tout petit trou, de cet énorme ventre. J’ouvre une fenêtre.

Il faut bien que l’air et la lumière passent.

En dehors de tout contrôle et de toutes théories.

Judith Baudinet – 2009/2010

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